Katalog
46 comme seul lieu où l’on peut voir quelque chose et ils acceptent le monde tel qu’il est – ce qui fait d’ailleurs partie de la philosophie de Duchamp telle que nous la connaissons et telle qu’elle a influencé nombre d’artistes depuis le début des années 1960. DvH | Dans la perspective actuelle, l’une des grandes pro- blématiques de l’exposition ou du musée réside dans le rapport statique entre le sujet et l’objet, rapport qui émane du format de l’exposition et sur lequel il se base. Quand on considère d’autres domaines – la psychologie, la sociologie, la neurobiologie oumême les pratiques ac- tuelles des arts plastiques –, un déplacement semble se produire vers un rapport plus complexe et plus dyna- mique entre l’objet et le sujet. [...] Dans un entretien avec vous, Pierre Huyghe a décrit vos œuvres comme étant des « objets évidés » dans la mesure où elles ne fonc- tionnent pas comme un aimant cherchant à retenir et à fixer le regard. Au contraire : elles l’attirent pour le redi- riger vers le contexte, la situation. C’est essentiellement la fonction du décor. Convenez-vous que, compris ainsi, le concept du décor a une importance essentielle pour toutes vos œuvres ? Et considérez-vous votre travail comme une tentative de structurer le rapport sujet-objet dans le format traditionnel de l’exposition ? DB | Quand on s’attache systématiquement à l’idée de réaliser une œuvre spécifique par rapport à une certaine situation, on s’associe automatiquement à une tradition autre que celle de l’art moderne occidental. On revient à une conception plus large de l’art qui inclut la tradition décorative de la Renaissance, par exemple, où l’art et le décor se référaient totalement l’un à l’autre. Un tableau
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