15 L’œuvre que Sergio Birga intitulée La porte étroite (fig. p. 70) est bien la première de ces portes. Une porte réelle en est le sujet, avec, en pensée, le récit de Gide, texte qui peut être lu à la fois comme un roman d’apprentissage, un roman autobiographique et une parabole. Il la peint en 1983 pour l’exposition de Jean-Luc Chalumeau à la galerie Christian Cheneau, « TEL peintre, quels MAÎTRES ? ». L’invitation était ainsi formulée : « Quels sont vos maîtres en peinture ? ».2 Eduardo Arroyo choisit Picabia, et Sergio Birga, Vasari. Chaque auteur devait non seulement dire, par un tableau qui était son maître, mais aussi l’écrire. Birga livra un vrai texte. Quant à Gide, il a droit à une double citation – non seulement le titre, mais une phrase en exergue : « Ceux qui craignent les influences et s’y dérobent, font le tacite aveu de la pauvreté de leur âme. »3 Une autre exposition s’ensuit, qui demeurera chère à l’artiste, car le cadre ne peut être plus symbolique : le Château d’Ancy-le-Franc. Ainsi, en 1989, Birga retrouvait Primatice, à qui revient vraisemblablement la conception d’une partie du décor, celui de la chambre du seigneur, dite « chambre des Arts », tandis qu’à l’extérieur, d’autres peintures anciennes étaient promises aux frimas, dans une galerie pensée pour l’Italie mais construite en Bourgogne. (Quand nous visitâmes ce château avec une amie musicologue, portée vers des temps plus anciens encore que celui de sa construction, Birga avait quitté ces murs, et les peintures des galeries continuaient à s’effacer. Peu après, ou peu avant, nous nous étions vus à l’hôtel Guénégaud, au musée de la Chasse et de la Nature, reprenant pour l’un, commençant pour l’autre, ce dialogue à quatre qui n’aura pas cessé.) La première rencontre avec la peinture de Birga eut lieu lors d’une exposition collective où les artistes étaient nombreux. La salle appartenait à un syndicat, la CFDT. Le thème ? Le réalisme, sans plus de précision – les réalismes devrions-nous dire ; tel était le titre que Jean Clair avait donné à son exposition au Centre Pompidou en 1980. Les contemporains de Birga n’étaient pas de celle-là, qui remettait en lumière les artistes des générations antérieures, passés au second plan, derrière ceux des ultimes avant-gardes : des peintres dont il avait souvent eu tels unserer Erinnerung mit dem einen oder anderen Gemälde in Verbindung zu bringen, von dem wir eine Abbildung besitzen oder das wir seitdem gesehen haben. Die Ansichten Italiens, die in der Ausstellung zu sehen sind, sprechen für alle und repräsentieren die abwesenden – ein Pars pro Toto. Das ist Teil jeder Ausstellung. Das Werk, das Sergio Birga La porte étroite nannte (Abb. S. 70), ist tatsächlich die erste dieser Serie von Türen. Das Bildthema ist eine reale Tür, mit Anklängen an André Gides gleichnamige Erzählung, die sowohl als Entwicklungsroman, autobiografischer Roman als auch Parabel gelesen werden kann. Birga hat sie im Jahr 1983 für die Ausstellung TEL peintre, quels MAÎTRES? von Jean-Luc Chalumeau in der Galerie Christian Cheneau gemalt. In der Einladung zu dieser Ausstellung findet sich die Frage: »Wer sind Ihre Vorbilder in der Malerei?«2 Eduardo Arroyo wählte Picabia, Sergio Birga Vasari. Jeder Künstler sollte nicht nur durch ein Gemälde zeigen, wer sein Vorbild war, sondern es auch schriftlich erläutern. Birga lieferte einen »richtigen«, fertigen Text. Was Gide betrifft, so ist nicht nur der Titel von Birgas Bild ein Zitat, sondern auch dieser zentrale Satz des Schriftstellers: »Diejenigen, die Einflüsse fürchten und sich ihnen entziehen, machen das feige Eingeständnis der Armut ihrer Seele.«3 Eine weitere Ausstellung folgte, die dem Künstler sehr am Herzen lag, da der Veranstaltungsort nicht symbolträchtiger hätte sein können – sie fand im Schloss von Ancy-le-Franc statt. So traf Birga im Jahr 1989 den Maler Primaticcio wieder, dem ein Teil der Raumausstattung zugeschrieben wird, genau genommen das Herrenzimmer, genannt »Chambre des Arts«, während draußen, außerhalb dieser »Kunststube«, andere alte Wandbilder in einer für das Klima Italiens gedachten, aber in Burgund gebauten Galerie dem Frost ausgesetzt waren. (Als wir dieses Schloss mit einer befreundeten Musikwissenschaftlerin, deren Interesse Kulturepochen galt, die lange vor dessen Bauzeit lagen, besuchten, hatte Birga diesen Ort bereits verlassen, die Wandbilder in den Galerien verblassten weiter. Kurz danach oder davor trafen wir uns im Hôtel Guénégaud, das heute das Musée de la Chasse et de la Nature beherbergt, und nahmen einmal zurückgreifend, einmal neu beginnend, das Gespräch – das niemals wirklich geendet hatte – unter uns vieren wieder auf.)
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