Leseprobe

49 (Abb. S. 123), die den Holzschneider im Pariser Atelier in Aktion zeigt, derweil im Hintergrund Eiffelturm, Mond und Sterne um die Wette leuchten, legt beredtes Zeugnis davon ab. Neben den Veduten der leeren Straßen und Dächer von Paris sowie italienischen Gassen, in denen der Mensch allenfalls als Statist auftritt, porträtierte Birga auch sich selbst und seine Frau Annie samt Katze Mélusine bei Nacht. Aber die Nacht beschäftigte den Künstler auch im übertragenen Sinne. Nachts geschehen seltsame Dinge, die die Grenzen von Wirklichkeit und Fantasie verschwimmen lassen. Mit der Düsternis gehen das Geheimnisvolle und allerlei Vorstellungen von schrecklichen Gestalten Hand in Hand. Das Werk Vampire (Abb. S. 48) erinnert an Johann Heinrich Füsslis Der Nachtmahr,3 eine Inkunabel der Schwarzen Romantik. In Birgas Grafik macht sich ein dämonenhaftes Wesen mit insektenähnlichen Zügen am Gesicht des zu Tode erstarrten Schlafenden zu schaffen. Es ist eine düstere Arbeit, die von einer dumpfen Angst beherrscht wird. Bisweilen nahmen diese Traumsequenzen auch autobiografische Züge an. In Malerei und Grafiken verarbeitete der Künstler Phasen der Krankheit und setzte sich mit der Fatalität des eigenen Lebens sowie mit dem Tod auseinander, bis er ihm kurz vor seinem tragischen Unfall im Sommer 2021 noch ein letztes Mal im Traum begegnen sollte.4 Gut versteckt, hinter dem Flügel der blutsaugenden Kreatur auf der Aquatinta-Radierung, kann sich der Vollmond sein hämisches Grinsen nicht verkneifen. Die Nacht hat ihren festen Platz im Kosmos Birga. 1 Das Motiv der zum Leben erweckten Skulpturen(-gruppen) spielt auch in weiteren Nachtstücken des Künstlers eine Rolle, insbesondere jedoch in der von der Pittura colta beeinflussten Schaffensphase, in der sich Birga auf seine italienischen Wurzeln besann. Als Beispiele hierfür dienen Description d’un Combat und Il Ninfeo di Villa Sacchetti. / Le motif des sculptures (et groupes de sculptures) auxquelles Birga donne vie joue également un rôle dans d’autres scènes nocturnes de l’artiste, en particulier dans la phase créative influencée par la pittura colta, où Birga renoue avec ses racines italiennes. Comme exemples, on peut citer Description d’un Combat et Il Ninfeo di Villa Sacchetti. 2 Vgl. das Interview von Annie Birga in ihrem Gespräch mit Emilia Pradel in diesem Katalog, S. 116, 120; Annie Birga (Hg.): Sergio Birga. Estampes. Catalogue raisonné, Paris 2024, S. 75, Nr. 110. / Voir Interview avec Annie Birga, p. 116, 120 ; Annie Birga (éd.) : Sergio Birga. Estampes. Catalogue raisonné, Paris 2024, p. 75, n° 110. 3 Vgl. Birga 2024, S. 21, Nr. 18. / Voir Birga 2024, p. 21, n° 18. 4 Als Beispiele können hierfür die Gemälde Angoisse (Paimpol, chambre d’hôtel), Insomnia (Saint-Pétersbourg) und Nuit convulsive sowie unter den Druckgrafiken die Werkserie Les Spasmodiques herangezogen werden. Von der schicksalhaften Begegnung mit dem Tod im Traum berichtet Annie Birga im Interview, S. 124 f. Vgl. auch Maxime Préaud: Sergio Birga. La révolte sereine, in: Chalumeau, Jean-Luc et al.: Sergio Birga. Vita et Xilografia, Paris 2022, S. 10. / Parmi les exemples, mentionnons les tableaux Angoisse (Paimpol, chambre d’hôtel), Insomnia (Saint-Pétersbourg) et Nuit convulsive, ainsi que la série d’œuvres Les Spasmodiques parmi les gravures. Annie Birga raconte sa rencontre fatidique avec la mort dans un rêve lors de l’interview, p. 124 s. Voir aussi Maxime Préaud : Sergio Birga. La révolte sereine, dans : Chalumeau, Jean-Luc et al. : Sergio Birga. Vita et Xilografia, Paris 2022, p. 10. moigne de manière éloquente. Outre les vues des rues et des toits vides de Paris, ainsi que des ruelles italiennes, où l’homme n’apparaît au mieux que comme un figurant, Birga a également portraituré, la nuit, lui-même, sa femme Annie et le chat Mélusine. Mais la nuit intéressait aussi l’artiste au sens figuré. La nuit, des choses étranges se produisent, brouillant les frontières entre réalité et fantaisie. Avec l’obscurité viennent le mystère et toute une galerie de créatures terrifiantes. L’œuvre Vampire (fig. p. 48) rappelle Le Cauchemar d’Henry Fuseli,3 une œuvre majeure du romantisme noir. Dans la gravure de Birga, une créature démoniaque aux allures d’insecte s’attaque au visage du dormeur, figé par la mort. C’est un travail sombre, dominé par une peur sourde. Parfois, ces séquences oniriques prenaient aussi des traits autobiographiques. Dans ses peintures et gravures, l’artiste a exploré les phases de sa maladie, la fatalité de sa propre vie, et la mort, jusqu’à ce que cette dernière apparaisse dans un rêve, juste avant son tragique accident de l’été 2021.4 Bien cachée derrière l’aile de la créature suceuse de sang, sur la gravure à l’aquatinte, la pleine lune ne peut s’empêcher de réprimer un sourire moqueur. La nuit a sa place dans l’univers de Birga.

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