Leseprobe

69 J’ai toujours considéré Sergio Birga comme un peintre florentin avant toutes choses. Je n’ai donc pas été étonné de sa réponse à l’invitation que je lui ai faite en 1983, de participer à une exposition de 25 peintres qui tous ont joué le jeu : « Quels sont vos maîtres en peinture ? Accepteriez-vous de les désigner picturalement, c’est-à-dire de les « citer » dans une œuvre spécialement conçue pour l’exposition ? On vous demande une œuvre qui révélera aussi immédiatement visible que possible vos références picturales : en somme un tableau par lequel vous témoignez de ce qui vous concerne directement dans l’histoire de l’art. » Birga a pris la question très au sérieux et a composé un tableau qui sera le premier de la série des Portes et sans doute davantage : l’affirmation du Birga poétique après le Birga expressionniste. Son tableau a pour titre La Porte étroite (fig. p. 70). C’est un grand tableau de 195 cm de hauteur par 114 cm de largeur que Birga commente lui-même dans le catalogue : « Le titre de mon tableau, La Porte étroite, est lui-même une citation. Cette porte, réelle, de style maniériste, surmontée d’un écusson au lys de Florence (ma ville), s’ouvre sur la cour d’un palais. Tout est ancien et usé, mais bien debout. Le panneau dans la cour est la citation d’une citation. En effet je me suis inspiré de l’affiche de l’exposition Il primato del disegno qui a eu lieu au Palazzo Strozzi en 1980. Le tableau est attribué à Vasari avec le titre L’atelier du peintre ou mieux : Le Mythe d’Apelle, d’une magie claire-obscure nordique et d’une inspiration maniériste toscane très raffinée. J’aime Vasari en tant que peintre et en tant qu’auteur des Vite, véritable Légende dorée des ‹ saints › de l’art. Il a toujours affirmé la primauté du dessin et l’importance de la technique dans tous les arts – concept qui sera repris par Ingres affirmant ‹ le dessin est la probité de l’art ›. Mais pour parvenir à cette probité, il faut passer par l’initiation, la porte étroite de l’étude et du métier, sans céder aux chants de la facilité des sirènes du vieux mythe moderniste. Donc je fais, par l’intermédiaire de Vasari, un hommage au Cinquecento florentin, siècle du grand art et de la grande crise qui le rend si actuel ». Le tableau est d’une grande force poétique, en particulier du fait du travail très abouti des ombres de feuillages sur les murailles, et il est en effet très « cultivé » : il ne sera pas étranger à la réputation de Ich habe Sergio Birga immer in erster Linie als florentinischen Maler betrachtet. Ich war also nicht überrascht von seiner Antwort, als ich ihn 1983 einlud, an einer Ausstellung von 25 Malern teilzunehmen, die alle bereit waren, auf mein Fragespiel einzugehen: »Wer sind Ihre Lehrmeister in der Malerei? Wären Sie bereit, sie bildlich darzustellen, das heißt, sie in einem speziell für die Ausstellung konzipierten Werk zu ›zitieren‹? Wir bitten Sie um ein Werk, das Ihre malerischen Bezugspunkte so unmittelbar sichtbar wie möglich offenbart: kurz gesagt ein Gemälde, durch das Sie direkt zum Ausdruck bringen, was Sie in der Kunstgeschichte berührt.« Birga hat die Frage sehr ernst genommen und ein Gemälde kreiert, welches das erste in der Serie der Türen sein sollte und wahrscheinlich noch mehr: die Bestätigung des poetischen nach dem expressionistischen Birga. Sein Gemälde trägt den Titel La Porte étroite (Abb. S. 70). Es handelt sich um ein großes Gemälde von 195 cm Höhe und 114 cm Breite, das Birga selbst im Katalog kommentierte: »Der Titel meines Gemäldes, La Porte étroite, ist selbst ein Zitat. Diese reale Tür im manieristischen Stil, gekrönt von einem Wappen mit einer Lilie von Florenz (meiner Stadt), öffnet sich zum Innenhof eines Palasts. Alles ist alt und abgenutzt, steht aber immer noch. Das Schild im Hof ist das Zitat eines Zitats. Tatsächlich habe ich mich von dem Plakat der Ausstellung Il primato del disegno inspirieren lassen, die 1980 im Palazzo Strozzi stattfand. Das Gemälde wird Vasari unter dem Titel Das Atelier des Malers oder genauer: Die Geschichte von Apelles, zugeschrieben mit einem nordischen Hell-Dunkel-Zauber und der sehr raffinierten toskanisch-manieristischen Prägung. Ich schätze Vasari als Maler und als Autor der Viten, einer wahren Legenda aurea der ›Heiligen‹ in der Kunst. Er hat immer die Vorherrschaft der Zeichnung und die Bedeutung der Technik in allen Künsten betont, ein Konzept, das von Ingres aufgegriffen wurde, der sagte: ›Die Zeichnung ist die Redlichkeit der Kunst.‹ Aber um diese Redlichkeit zu erreichen, muss man sich der Initiation öffnen, die enge Tür des Studiums und des Berufs durchschreiten, ohne den leichtfertigen Gesängen der Sirenen des alten modernistischen Mythos nachzugeben. Ich zolle also über Vasari einen Tribut an das florentinische Cinquecento, das Jahrhundert der großen Kunst und der großen Krisen, die es weiterhin so aktuell machen.«

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