Leseprobe

13 Au commencement, il y eut une porte, car il fallait bien qu’il y en eût une, il fallait qu’il y eût un commencement. La première, si ce mot même a un sens, est apparue au début des années 1980, au moment où un certain réalisme s’éloignait, où un autre commençait. Le passage de l’un à l’autre peut être repéré. C’est l’immense avantage du livre de raison (fig. p. 12) que Sergio Birga a tenu toute sa vie comme l’avaient fait avant lui les Florentins qui connurent Botticelli, Savonarole et l’armée du roi de France. Il nous renseigne à bien des égards et, surtout, il nous montre ce que le peintre retenait lui-même de son travail en train de se construire, ce qu’il ne voulait pas oublier de chaque tableau, qui n’est parfois pas exactement ce que nous, regardeurs, en comprenons. Reproduisant en petit et en quelques traits chacune de ses peintures, porté par cette conviction précoce que la photographie ne remplacerait pas complètement les descriptions, les croquis, et que, surtout, rien ne remplacerait un livret relié dont les pages se suivent, dont les lignes se répondent, car chaque nouveau tableau apporte non seulement une pierre à l’édifice de l’œuvre, mais prend ainsi sa marque, son temps, comme sur un cahier d’inventaire. Les inventaires, dans les musées, sont tenus suivant la même règle, ils sont contemporains de la constitution d’une collection : chaque œuvre entrante est documentée, inscrite à sa place, dans le temps, en même temps qu’elle est localisée – dans les inventaires actuels tout au moins – dans la réserve ou dans les salles, ce qui n’est souvent que provisoire. Dans l’atelier d’un peintre aussi, les tableaux changent de rayonnage, on les déplace. (Sergio les prenait d’une main sûre, nous craignions souvent pour eux ; mais non, il les reposait soudain délicatement : il fallait les prendre, leur redonner vie, nous les donner à voir.) Tout bouge d’autant plus chez un artiste que les œuvres sont destinées à circuler ; c’est ce qu’on appelle le marché ou, simplement, la vie des œuvres. Les portes de Florence, bien réelles, ou les vues plus imaginaires d’une Italie rêvée se sont beaucoup vendues, comme son œuvre gravé plus tard. Qu’une partie de l’œuvre trouve tôt preneur, ou qu’elle demeure dans l’atelier, cela tient au moment, au circuit de diffusion, à la présence ou non des galeries compétentes, à ce vers quoi se tournent les amateurs, aux circonstances ... Les peintures de jeunesse étaient Am Anfang war ein Portal, denn es musste eines geben, es musste einen Anfang geben. Die erste Pforte, wenn dieses Wort überhaupt einen Sinn hat, tauchte Anfang der 1980er-Jahre auf, als ein gewisser Realismus aus dem Werk Birgas schwand und ein anderer Einzug hielt. Der Übergang von dem einem zum anderen ist feststellbar. Es ist der große Vorteil der eigenen Chronik seiner Werke (Abb. S. 12), die Sergio Birga sein ganzes Leben lang geführt hat, wie es schon vor ihm die Florentiner taten, welche Botticelli, Savonarola und das Heer des französischen Königs kannten. Sie informiert uns in vielerlei Hinsicht, und vor allem zeigt sie uns, was der Maler selbst von seiner sich entwickelnden Arbeit festhielt, was er nicht vergessen wollte von jedem Gemälde, Momente, die manchmal nicht mit dem übereinstimmen, was wir als Betrachter in den Bildern zu verstehen meinen. In kleinen Skizzen reproduzierte er aus wenigen Strichen jedes seiner Gemälde, von der frühen Überzeugung getragen, dass das Medium der Fotografie Beschreibungen und Skizzen nicht vollständig würde ersetzen können – und vor allem nicht ein gebundenes Heft, dessen Seiten aufeinanderfolgen, dessen Zeilen sich gegenseitig ergänzen. So wie jedes neue Gemälde nicht nur dazu beiträgt, das Werk zu vervollständigen, sondern auch seinen eigenen Charakter, seine Zeit in sich trägt, die in dem Heft, wie in einem Inventarbuch, festgehalten wird. Die Museumsinventare werden nach derselben Regel geführt. Sie begleiten parallel die Entstehung einer Sammlung: Jedes eintreffende Werk wird dokumentiert und verortet – zumindest in den aktuellen Inventaren –, sei es im Lager oder im Ausstellungssaal, wo es sich oftmals nur vorübergehend befindet. Auch im Atelier eines Malers wechseln Gemälde die Regale, sie werden verschoben. (Sergio ergriff sie dabei mit sicherer Hand, oft fürchteten wir um die Bilder, dann legte er sie aber plötzlich behutsam zurück: Es war notwendig, sie in die Hand zu nehmen, ihnen Leben einzuhauchen, sie uns zu zeigen.) Alles ist im Fluss, umso mehr bei einem Künstler, dessen Werke dazu bestimmt sind, von Hand zu Hand zu gehen. Das ist der Kunstmarkt und Teil des Lebens der Werke. Die Türen von Florenz, ganz real, oder die eher imaginären Ansichten eines geträumten Italiens wurden viel verkauft, ebenso wie sein späteres druckgrafisches Werk. Ob eine einzelne Arbeit, ein Teil des Gesamtwerkes, frühzeitig einen

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